mardi 7 octobre 2014

Le manteau de Greta Garbo - Nelly Kaprièlian




Livre passionnant à bien des égards, Le manteau de Greta Garbo est présenté comme un premier roman, roman qu'il n'est que de loin. C'est avant tout un livre de réflexion sur la question du vêtement, seconde peau que toute femme enfile pour donner une certaine image d'elle-même, tantôt masque, tantôt carapace. Choisir et porter un vêtement pour mieux devenir une autre, celle que les autres souhaitent que vous soyez ou celle que vous rêvez vous-même d'incarner. Dans ce jeu de rôles que chacune vit au quotidien, comment être sûre de ne pas se perdre, d'être soi encore? Et ne pas devenir une simple projection sans véritable corps, chair, âme? 
L'auteur aime le cinéma, la haute-couture, la littérature et ceux qui les font la fascinent. Elle mêle sa propre vie, romancée ou non, à des parcours et références cinématographiques ou littéraires qui l'ont marquée. Allant ainsi à la recherche de soi, de l'amour de soi; ou juste de l'amour d'une image de soi?...


Le cinéma et la littérature sont pour N. Kaprièlian des guides dans ce dédale de questions, de portes qui s'entrouvrent pour mieux se claquer l'instant d'après, la page d'après. Le fil rouge, le guide suprême, est l'Actrice de cinéma par excellence, la star des stars, le mythe vivant, le Sphinx, Greta Garbo (l'auteur nous en dresse au final un portrait d'une rare justesse, bien meilleur que bien des biographies!). Greta Garbo et sa garde-robe, vendue aux enchères 20 ans après la mort de l'actrice soit 70 ans après la fin de sa carrière, valent des millions et des délires, encore et toujours. Mais le secret de Garbo est-il dans ses vêtements? Peut-on la comprendre, la saisir, en enfilant ce qu'elle a pu porter? être soi un peu la Divine en s'enveloppant de sa silhouette? La femme la plus fantasmée qui fut ne fut-elle justement qu'un fantôme enfermé dans un rai de lumière? Ou y eut-il, au XXe siècle, une femme libre et heureuse, complètement réconciliée avec elle-même, menant la vie sans contraintes qu'elle s'était choisie et qui se soit appelée Greta Garbo?... et qui eut plus d'un manteau!


Belle écriture. Livre qui se lit avec plaisir, en se laissant mener d'un sujet à l'autre au fil de démonstrations intelligentes.

Dommage que les références à la littérature de la fin XVIIIe - début XIXe soient si peu fiables. N. Kaprièlian étant par ailleurs critique littéraire, je comprends mal ce qu'elle a voulu signifier par là… était-ce pour se démarquer du "je"?... Il y aurait d'autres moyens…

Quoi qu'il en soit, ouvrage à découvrir! 


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